Aller au contenu principal

Inversion de valeurs : la solidarité

avril 23, 2013

« Le bien c’est le mal, le mal c’est le bien ». Orwell se diffuse petit à petit, par capillarité, dans l’esprit des gens. Ils se rendent compte que quelque chose cloche, qu’entre ce qui est dit et ce qui est, il y a un phénomène étrange mais difficile à percevoir : l’inversion. On pourrait croire que l’inversion est aisée à distinguer, le phénomène le plus radical donc le plus visible ? C’est une erreur, l’inversion est le phénomène le plus difficile à discerner. Le contraire de l’eau chaude n’est pas l’eau froide, c’est pas d’eau du tout et une eau chaude est une eau froide pour l’eau bouillante. La non-eau n’a pas de température.

L’inversion est pernicieuse. Le miroir en est le parfait exemple. Tout est exactement reproduit dans le miroir mais à l’envers. C’est évident me direz-vous. Ma main gauche bouge la droite de mon reflet, c’est facile ! Vous ratez l’essentiel. Le miroir est inversion car ce qui est derrière (ou devant) vous (en vrai) n’est pas derrière ni devant le miroir. Non, il est SUR le miroir. Il n’y a rien dans un miroir. Il se passe des tas de choses DANS la vie, jamais rien dans un miroir. Le contraire de DANS, c’est SUR. Par rapport à l’eau – la vie quoi – on est dans l’eau ou sur l’eau, il n’y a pas d’autre possibilité. Et Hors ? Etre HORS de l’eau, c’est être DANS l’air. Vous suivez ?

Il est très difficile de distinguer l’inversion. C’est bien dommage car c’est l’enfer.

Ainsi, dans le discours de la Doxa, nous sommes en plein dans l’inversion. Je vous donne l’exemple de la solidarité, humanité de base, ce cadeau que Dieu nous a fait pour en faire des dons. La solidarité est une cause aux meilleurs effets. C’est parce que ce sentiment de solidarité est en moi, sans raison, inexplicable, DANS moi, que je vais aider cette petite vieille à traverser la rue. Je vais envoyer de l’argent pour sauver de parfaits inconnus victimes d’un tremblement de terre. Mon voisin aura mon aide. La solidarité est une (bonne) cause abstraite dont les conséquences seront concrètes. C’est très concret pour une petite vieille de traverser le boulevard !

L’inversion de la solidarité est immanquable : une conséquence abstraite d’une cause concrète. Je vous donne deux exemples.

Jean-Luc Mélenchon est solidaire de Claude Bartolone, Président de l’Assemblée Nationale, qui a reçu une lettre de menace. Parce que Claude Bartolone a reçu une lettre de menace, c’est concret une lettre de menace, Jean-Luc Mélenchon est solidaire. Et ? Et rien, il ne fait pas traverser le boulevard au Président Bartolone. Concrètement ? Nada.

Plus grave. Des ouvriers sont en grève. Ils risquent le chômage. Cette bonne conscience de gauche est solidaire et « se tient debout à leurs cotés » (dixit Duflot, Buffet, Royal, Montebourg, …..). Se tenir debout ça ne mange pas de pain mais ça n’en produit pas non plus. Se tenir debout, pour avancer, une autre inversion. L’homme libre reculera en rampant. Parce que ces ouvriers sont en grève, je me lève par solidarité. Un homme qui se lève, c’est rien, même pas une bonne pâte.

L’inversion : La solidarité abstraite comme cause de l’acte concret, invertie, devient la conséquence abstraite d’un réel concret.

Un jour, aidez une petite vieille â traverser un boulevard. Arrivés au milieu, laissez la seule et dites lui de se tenir debout. Avec un peu de chance elle écrasera une voiture.

Laissez un commentaire

Laisser un commentaire